Épisode 2 : Réflexions nocturnes
- Anna Freyja
- 12 janv. 2024
- 2 min de lecture

La nuit enveloppait les rues alors que Sarah s'éloignait de la maison de ses parents, des questions tourbillonnant dans son esprit. L'ombre de l'incertitude planait, sa famille ne la soutenait pas, et le poids des responsabilités parentales l'accablait. Elle se demandait si divorcer était vraiment le bon choix. Ses pas résonnaient sur le pavé, échos de doutes et de peurs.
En chemin vers chez elle, elle traversa un labyrinthe de pensées. Pourquoi sa famille ne comprenait-elle pas ? La sécurité de ses enfants était-elle menacée par sa décision ? Les paroles de son père résonnaient, tout comme les reproches de son mari.
Ils ne comprenaient pas, comment se fait-il qu'ils ne comprenaient pas son choix ? Ça lui paru évident. Elle a trop montré aux autres que tout aller bien dans son couple, alors que ce n'était pas le cas, elle était en souffrance depuis des années, mais elle le cachait car ses parents lui avaient appris à ne jamais se plaindre, de ne jamais laver son linge sale en public, ça ne se faisait pas. Finalement avoir garder le silence sur son mal être lui portait préjudice aujourd'hui.
À l'approche de son domicile, l'anxiété monta. La lumière faible de la rue éclairait une scène où les ombres des incertitudes s'étiraient devant elle. Elle ouvrit la porte avec précaution, entrant dans une maison endormie, où ses enfants dormaient paisiblement.
Son mari, attendant dans l'ombre, déversa un flot d'accusations. Il prétendit être le seul garant de la sécurité matérielle de la famille, laissant entendre qu'elle ne pourrait jamais subvenir aux besoins des enfants sans lui. Les paroles acerbes, chargées de mépris, la poussèrent au bord de la colère, une colère qui grandissait en elle comme une tempête prête à éclater.
Pourtant, plutôt que succomber à l'impulsion de tout détruire, Sarah se figea. La télé était allumée, un vieux film avec Julia Roberts débutait : "Mange, Prie, Aime". Un signe du destin, peut-être. Les yeux humides, elle demanda un moment de répit à son mari et se dirigea dans le salon. Les images du voyage intérieur de l'héroïne résonnèrent en elle comme une mélodie familière.
Ce soir-là, monsieur décida de passer la nuit ailleurs, laissant Sarah face à une maison qui serait bientôt plus la sienne. Elle pleura beaucoup cette nuit-là, faisant le bilan de sa vie. Les larmes coulaient comme une pluie longtemps retenue, emportant avec elles le poids du passé. Elle réalisa qu'elle n'avait pas vécu pleinement, qu'elle n'avait jamais été pleinement là, jamais été pleinement elle. Plutôt que de se laisser submerger par le désespoir, elle se tourna vers un cahier et commença à écrire, un peu comme un journal intime elle mit sur papier ce qu'elle pensait secrètement depuis des années, sans jamais oser le dire et encore moins le faire. Elle trouva cet exercice très libérateur. Après une bonne heure d'écriture le calme intérieur revînt, et c'est là que Sarah décida de prendre sa vie en main, de travailler sur elle-même, de trouver l'épanouissement au milieu des décombres.
Le lendemain matin, alors que le soleil perçait à travers les rideaux, Sarah se leva avec une résolution renouvelée. La route vers la liberté pouvait être tumultueuse, mais elle était déterminée à la parcourir.
Quelle allait être sa prochaine action ?
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